Monet
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Monet

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Peupliers, Monet

La physique quantique était dans l'air avant que Planck n'en donne les bases en 1900 , et les artistes avaient déjà senti cette manière de penser qui s'annonçait. Comme toujours, avant les autres. Les grains de lumière que Monet a posé sur ses toiles sont le pressentiment de ces photons de la physique moderne.

C'était également une manière nouvelle de voir. Enlever le cerveau qu'il y a derrière les yeux et faire abstraction de l'intellect, qui de suite vous fait voir ce que vous savez, non ce que vous voyez. Elstir-Whistler, dans à l'Ombre des jeunes filles en fleurs, de Proust, se contraint à cet effort... Monet n'a pas triché et a peint réellement ce qu'il a vu. Quand, âgé et atteint d'une cataracte, il peint des vues du jardin de Giverny, c'est dans des tons de rouge que sont les arbres, les plantes. La cataracte en en effet une maladie qui altère le cristallin ; celui-ci ne laisse alors plus passer que les grandes longueurs d'onde...

Nymphéas, Monet

L'étude des variations des choses en fonction de l'éclairage, la saison, le temps, est d'une importance extrême pour Monet. Il peint très souvent des "séries", comme les meules de foin, ou la cathédrale de Rouen, au fil des heures et des saisons, travaillant simultanément à plusieurs tableaux, guettant le moment où les conditions lumineuses correspondront à tel ou tel tableau, pour y ajouter quelques touches.

Nymphéas, Monet

Le résultat de cela : de quoi s'enivrer de couleurs jusqu'à la fin des temps ! Monet nous prête ses yeux et nous permet de jouir de la beauté du monde que l'on regarde sans arrières pensées... Allez faire un tour au musée d'Orsay, ou au musée de l'Orangerie, avec ses mur de nymphéas ! N'oubliez pas non plus le musée Marmottan (dans le XVIe, près du jardin du Ranelagh), qui a une belle collection de Monet, au calme, loin des hordes de touristes. S'y trouvent entre autres une très belle vue de la Tamise, dans les tons de bleu-vert et le jardin des Tuileries, superbe de détails, d'unité et de lumière.