Peinture, sculpture

Dimanche après-midi pluvieux, au musée des Beaux Arts de Lyon. Je suis le sens chronologique. Moyen Age, sujets religieux, couleurs sombres. Il faut réfléchir, disséquer, avoir des connaissances, de la "culture" pour apprécier tout ça... Je n'y vois que des grands pans de murs noirs, répondant à la grisaille des fenêtres. Puis, dernières salles. Un ouragan de couleur me saute à la figure : la salle des impressionnistes, et le parlement de Londres, par Monet, où la brume est rouge, violette, orange, si belle !

Parlement, Monet

les yeux de Picasso

J'ai maintenant la chance d'être à Paris, de pouvoir aller quand le veux au musée d'Orsay, au musée Rodin, atelier Brancusi, Louvre (et prendre le temps d'apprécier !). Mon plus beau cadeau d'anniversaire a été la visite de l'exposition Cézanne, au Grand Palais, grand souffle d'air dans une année de maths spé ! Depuis, j'ai pu y voir aussi les portraits de Picasso et ses yeux énormes, prêts à dévorer le monde. Je me suis trouvée par hasard à Paris lors de la grande expo Brancusi, au centre Pompidou. Deux trois images à la télé m'ont poussée à aller découvrir ces formes pures. Oiseaux tendus par la vitesse et le "désir de ciel", têtes fragiles de nouveaux-nés, muses endormies au repos divin. Plus tard à l'atelier Brancusi, j'ai été un peu déçue de la distance et la froideur de la présentation. Trop précieux, trop fragile, ne pas toucher.

La sculpture est un art qui, au contraire de la peinture, s'adresse à deux sens à la fois, ou plutôt, distinctement. La vue, le toucher. C'est pour cela l'art le plus frustrant pour le visiteur des musées : s'il peut voir de l'oeuvre l'image que son créateur voyait, il lui est en revanche interdit de la toucher, de sentir sa forme, sa texture, de la déchiffrer, comme un aveugle caresse les mots d'un livre pour en appréhender tout le sens.

le baiser, Rodin

[ Paul Cézanne | Claude Monet | Constantin Brancusi ]