en réponse à Très puissant le gag Jean-Pierre Jeunet-Jean Genet envoyé par Aliocha le 21 janvier 2002 à 00:05:39:
Où sans vieillir je meurs je t'aime ô ma prison.
La vie de moi s'écoule à la mort enlacée.
Leur valse lente et lourde à l'envers est dansée
Chacune dévidant sa sublime raison
L'une à l'autre opposée.
J'ai trop de place encor ce n'est pas mon tombeau
Trop grande est ma cellule et pure ma fenêtre.
Dans la nuit prénatale attendant de renaître
Je me laisse vivant par un signe plus haut
De la Mort reconnaître.
Une aurore joyeuse éclate dans mon oeil
Pareille au matin clair qu'un tapis sur les dalles
Pour étouffer ta marche à travers les dédales
Des couloirs suffoqués l'on posa de ton seuil
Aux portes matinales.
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Sur mon cou
sans armure et sans haine
mon cou
que ma main plus légère
et grave qu'une veuve
effleure sous mon col
sans que ton coeur s'émeuve
laisse tes dents poser leur sourire de loup
Ô vient mon beau soleil Ô vient ma nuit d'Espagne
arrive dans mes yeux qui seront morts demain
arrive ouvre ma porte apporte moi ta main
mène moi loin d'ici battre notre campagne
le ciel peut s'éveiller les étoiles fleurir
ni les fleurs soupirer et des prés l'herbe noire
accueillir la rosée où le matin va boire
le clocher peu sonner moi seul je vais mourir
Ô viens mon ciel de roses Ô ma corbeille blonde
visite dans sa nuit ton condamné à mort
Arrache-toi la chair tue escalade mords
mais viens poser ta joue contre ma tête ronde
Nous n'avions pas fini de nous parler d'amour
Nous n'avions pas fini de fumer nos gitanes
On peut se demander pourquoi les cours condamnent
un assassin si beau qu'il fait pâlir le jour
amour viens sur ma bouche amour ouvre tes portes
traverse les couloirs descend marche léger
vole dans l'escalier plus souple qu'un berger
plus soutenu par l'air qu'un vol de feuilles mortes
Ô traverse les murs s'il le faut marche au bord des toits
des océans couvre-toi de lumière
use de la menace use de la prière
mais viens Ô ma frégate une heure avant ma mort.
À lire aussi, la lettre que Manouchian écrit à sa femme Méline avant sa mise à mort.
http://www.netarmenie.com/histoire/dossiers/missak/lettre.php
Homo/Hétéros/Ultéros: pareils devant la mort.
Heureux ! et debout, le sourire avant tout, debout !