envoyé par Roland le 22 décembre 2001 à 13:46:31:

Ce matin

Je ne vais pas mourir de sitôt, non,
Non je ne vais pas mourir de sitôt,
Je ne suis pas idiot, je sais que le jour se lèvera encore demain,
Et aussitôt je me lèverais, bout en train de bon matin,

Je ne vais pas vivre ce matin, non,
Non, je ne vais pas vivre ce matin,
Au lendemain de fête, mauvaise tête,
Faire la planche sur son lit, voilà ce qui est dit,

Pour ce matin.
Je ne veux pas mourir de sitôt, non,
Je ne veux pas vivre ce matin,
Non, mon esprit ne se lèvera pas en cette terre sainte,

Non, mon corps ne se dressera pas face au quotidien,
Cette journée va m’échapper, ma nuit se prolonger,
Inspirer, expirer puis aspirer à l’éternité,
Tout feux éteints,

Ce lit me repent, m’extirpe, de ce corps qui m’éreinte,
Mon esprit s’enfuit, s’éloigne de la reality,
Non, je ne suis pas au paradis, non,
Bien calé au fond de ma literie,

Une nuit pour la vie, les jours blancs pour les vivants,
Non, je ne me lèverais pas ce matin,
Mon logis, mon nid resteront lumières éteintes,
Blotti au fin fond de cette nuit sans en voir la fin,

Je penserais aux lendemains…
Non je ne me lèverais pas ce matin, non,
Je ne me lèverais point,
Faire l’amour à ces draps de satin,

Dés l’instant ou les oiseaux poussent leurs rires,
Je ne suis plus bon à rien,
La fainéantise du quotidien,
Mon petit déjeuné du bon matin,

Non, je ne me lèverais pas ce matin, non,
Je ne me lèverais point, ce n’est pas bon pour le teint,
Une lutte sans merci, un combat titanesque,
Un effort gigantesque, aussi grand que de gravir l’Everest,

Que de sauter de son lit, de bon matin,
À l’aube je ne suis bon à rien,
Sinon caresser l’espoir de la nuit prochaine,
Titiller les rêves et flirter avec ma haine,

Des gens heureux de bon matin, de ceux qui riment avec entrain,
Les matins ont mauvaises haleines, les miroirs sont sans tain,
Le café est froid, mon corps prie d’effroi,
Mon sommeil se noie, dans ces tasses de café qui n’en finissent pas de me réveiller,

Non, je ne me lèverais pas ce matin,
Je dirais non aux lumières de l’aube,
Aux filets du soleil à travers mes paupières à demi close,
Si ma raison s’interpose, ma somnolence gardera la pose.


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