Re: to aliocha

envoyé par Aliocha le 29 novembre 2001 à 20:58:47:

en réponse à Re: to aliocha envoyé par sylvio le 29 novembre 2001 à 01:28:33:

D'abord, si Desplechin est fan du Gendarme à StTropez, c'est grave. Moi aussi, j'ai regardé ce genre de conneries quand j'étais gosse, c'est pas pour ça que maintenant, avec le recul, je vais dire que c'est du grand cinéma. La nostalgie ne doit pas tout enrober et transformer le caca en or. Les bonnes comédies, ça existe! Sinon, pourquoi s'arrêter à Louis de Funes (bon acteur comique, mais, je suis désolé, qui a majoritairement joué dans des films médiocres voire nuls) ? Allons-y, vive Claude François et Mike Brant ! C'est la même chose que Brel et Gainsbourg!! Jean Giraud, c'est un cinéaste aussi important que Godard!! Non, désolé. Je refuse -c'est mon droit- ce relativisme absurde, cette façon de penser que tout se vaut, ce refus de hiérarchie qualitative. Michel Ciment en a d'ailleurs très bien parlé, comme Fumaroli ou le génial George Steiner.
je n'ai aucune sympathie pour Fogiel qui se conduit comme un parfait merdeux sur son plateau. Et je ne vois pas quand et comment il a exposé un quelconque point de vue sur l'art et les artistes.
Les comédies de Hawks, "faciles"?? Je connais pas toute sa filmo, mais quand même, Bringing out Baby ou Gentlemen prefer blondes, y a un brio, un sens du rythme, de l'absurde, un talent dans tout ce qu'on voit à l'écran, un panache... Une ironie, quoi! De la distance, de l'élégance! De l'intelligence! Et même un certain cynisme réjouïssant pour Gentlemen... Où trouve-t-on cela dans Pretty woman ?
Pour Cukor, bien sûr que son niveau a baissé vers la fin de sa carrière, mais là, je parlais de sa période la plus brillante. Quant à Woody Allen, je pense que malgré certains films plus mineurs que d'autres, c'est toujours aussi drôle, ou aussi juste, aussi touchant, aussi fin, intelligent, opus après opus. Et, de temps à autre, on a un très grand film (depuis dix ans: Husbands and wives, Everyone says i love you, Deconstructing Harry, Celebrity)! Enfin, quand même, un film comme Celebrity, la réflexion sur la création, l'ambition, le commerce, l'image, le talent de l'écriture qui y est manifeste, c'est pas Pretty Woman et autres produits surgelés!
Je n'ai rien contre un bon film hollywoodien. Cependant, ils sont actuellement rares. J'aime Michael Mann, Eastwood, Scorsese, les Coen... Bon, y en a d'autres, mais y en a pas des masses, quand même. Le mot indépendant, quant à lui, ne veut plus rien dire. Cassavetes, c'était un météore. Certes, il y a Solondz, ou Kerrigan par exemple, mais pour combien de produits pseudo-subversifs, clipés et creux, ou des films faits par des gars qui de toute façon n'ont qu'un rêve: entrer dans le système... Suffit de voir ce qu'est devenu en très peu de temps Miramax. Indépendant à proprement parler n'est pas une qualité en soit, il faut être indépendant dans son esprit, ce qui est la plupart du temps le cas d'un Scorsese. Lynch, lui, c'est un cas à part (le cinéaste en activité que j'admire le plus), il fait ses films de la façon la plus libre possible.
Aimer Pärt et Dalida ? A la limite, je préfèrerais même pas répondre, là, c'est trop fort, faudrait l'encadrer! Allons-y, aimons le Velvet et Obispo, Proust et Sulitzer, plus de hiérarchie! Oui à Wagner et Joy division, à Schubert et New Order, je n'ai rien contre la pop racée! Mais pourquoi défendre tout et n'importe quoi... (Y faut aller voir le site recommandé par Popov! Voilà un site écclectique mais cohérent).
Tout cela est bien représentatif de notre époque où un tag dans le métro, on pense que ça vaut un Rembrandt. Paroles de vieux con, peut-être (encore que j'aime Basquiat), mais c'est comme ça que je vois la chose. Et je ne renoncerai pas.
A.

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