JH CHERCHE UN GARCON ET UNE FILLE POUR TOUNER EN DV
max. 23 ans – long métrage amateur – pas de rémunération (sauf si destin commercial) – tournage deuxième moitié de l'an 2000, à Bruxelles – faut juste vouloir s'impliquer, faire un joli film pour rien
l'histoire d'un garçon qui rencontre une fille
"Elle resta debout, impuissante, devant le garçon agenouillé qui s'agrippait à sa robe et enfouissait sa tête dans son corps. Jamais de sa vie elle n'avait connu pareille émotion, et doucement, elle lui passa les doigts dans sa toison de souple ligneul" (L'homme sans qualités, Robert Musil)
contact : Jérôme au 02/217.40.14 ou le_pingouin_foutrax@hotmail.com
"Moi, ça me manque toujours de ne pas voir de films de gens de 12, 13, 15ans, d'une fille de province… Il faut laisser faire aux gens jeunes ces films qu'on appelle naïfs" (Leos Carax)
DE QUOI CA PARLE ?
FILM
Séquence1 : Seul, un garçon, 20 ans, marche vite au hasard dans des rues ; a son visage couvert de peinture rouge ; et une chemise abîmée d'un gros trou. Musique : Nick Drake. 3 min.
Séquence2 : Diverses activités.
- il est seul, son trou à travers sa chemise.
- arrosant des plantes, il observe les nouvelles pousses, fait bouger de petites plantes aquatiques avec le jet d'eau sortant de l'arrosoir.
- lentement, en réfléchissant, il adresse un poème à sa sœur. Durée : temps qu'il faudra au comédien pour l'écrire.
- au parc, il regarde les autres, voit des mouvements, des gens qui courent, se rejoignent…
- il regarde des photos d'enfance, au dehors. Caméra très subjective : passage de l'avant (les photos) à l'après (son grain de peau).
- il dort. Ses yeux clos, son visage d'ange.
- dans un transport en commun, tard le soir, des visages de gens.
Séquence3 : Dans le métro, son regard croise la face atrophiée, comme brûlée et éclatée, d'un homme. L'homme le regarde. Le garçon blêmit. Ils s'éloignent. Le garçon a peur ; s'en va. Ne pourra reprendre de transport en commun (par crainte de revoir le monstre). L'homme a un masque blanc ; voit le regard du garçon attiré par le masque ; l'enlève à peine – coupe – plan uniforme rouge – visage effrayé du garçon.
Séquence4 : Dans la rue, le garçon court, marche, regarde (vifs mouvements de tête, animaux).
Séquence5 : Recherche d'une autre, qui aura un trou en sa chemise ; le garçon cherche à pouvoir se coller à une fille et lui dire "p'tite sœur !":
- il regarde les gens regarder.
- il regarde les gens (des filles, un ou deux garçons).
- une fille seule, assise sur un banc, qu'il remarque ; elle a une chemise trouée au dos ; lent jeu d'approche ; ils se regardent ; sourires ; se pressent.
Séquence6 : Chez lui, elle dort, a un visage d'ange. Il la regarde ; ils font pas l'amour.
Séquence7 : Ensemble, passent la journée à marcher, puis rentrent à pied.
Séquence8 : Il danse sur To step aside des Pet Shop Boys ; elle, après l'avoir regardé en souriant, danse sur Le temps qu'une hirondelle de Mireille ; il la regarde. Elle a un visage expressif comme une actrice – jeu de geisha – des années 20.
Séquence9 : Long développement, avec une grande pudeur (peu à peu abandonnée), jusqu'à faire l'amour ; ensuite ils s'endorment ; dans l'amour, ont élargi les trous de leurs chemises. Scène la plus délicate, dans les deux sens du mot, qui demandera tout aux comédiens. Qu'ils aient pas peur d'être à nu.
Séquence10 : Il rêve : des oiseaux flappent de sa tête. Fulgurance. Superposition d'images ou montage très vif alterné entre les ailes d'oiseau et le visage du garçon. 30 sec. Les images du rêve, rouges, seront des flashs récurrents tout au long du film, désormais. Très vives, brèves, coupant des plans qui s'étirent.
Elle rêve le même rêve, mais on le montre en entier, cette seule fois-ci.
Séquence11 : Ils voient des enfants, dehors. Ensemble. Evénements divers. Filmer un jour au hasard, de tôt le matin à tard le soir. Leur main dans la main de l'autre.
Séquence12 : Il rêve : ses yeux sont clos ; dans son rêve, lui, adulte, suit son double, enfant ; l'enfant rentre de l'école, fatigué, sans entrain, sur un chemin près de prairies ; il arrive à la porte d'entrée de sa maison ; la porte est ouverte ; l'enfant voit la main morte d'un de ses parents, dans l'ouverture de la porte ; alors s'enfuit en courant puis, peu à peu, avec mille entrain, son visage s'égaie ; il court, court dans la prairie ! Musique : bossa nova. C'est un renouveau, une naissance. Il s'éveille.
Séquence13 : Le garçon et la fille ont des visages rouges de peinture, se le touchent mutuellement, après se montrent des photos de leurs parents (leurs parents leur ressemblent (les dernières photos montrent des tombes)).
Séquence14 :
- le garçon et la fille ont leurs chemises encore plus trouées qu'au début.
- ils arrosent des plantes.
- elle dessine le rêve de son oiseau. Elle et le garçon par-dessous, avec des ronds au cœur de leurs poitrines. Durée : temps qu'il faudra à la comédienne pour le dessiner.
- ils vont voir un film muet.
- ils rentrent. Elle lui chuchote à l'oreille.
- il regarde le ventre plat de la fille, heureux.
Séquence15 : Ellipse. Elle regarde son ventre gros, puis le garçon avec amour. Elle fait signe qu'il y a deux bébés ; ce seront un jumeau et une jumelle – jeu de signes.
Séquence17 : Le trou dans la chemise du garçon est énorme, à présent; il essaie de le cacher, mais n'y arrive. Elle lui sourit, la main sur son ventre gros.
Séquence18 : Il se suicide. La fenêtre grand ouverte, lui devant ; elle va crier ; il n'est plus devant la fenêtre. Envol d'oiseaux (ceux du rêve récurrent). Pas de pathos.
Séquence19 : Epilogue – lieu et temps intemporels :
- une sœur et son frère (le jumeau et la jumelle) essaient les chemises trouées de leurs parents, dans un parc. Puis remettent les leurs, plus petites, trouées également.
- ils regardent une photo de leurs parents ; dessus, leurs parents se serrent. Pour rire, les enfants se collent à leur tour, les imitant. Rigolent.
- se regardent, leur rire passsé, avec tendresse ; puis… se collent comme des amoureux, pour de vrai. Ils ont dix ans.
Séquence20 : Dorment dans le même lit ; ont des visages d'anges ; rêvent d'oiseaux ; le garçon s'éveille, quitte la couche ; se retrouve dans la rue, en pyjama, seul, un trou dans sa chemise ; sourit (avec, près de l'œil droit, une larme de sang), puis court, court, court ! Musique : Nico. 3 min.
Le mot 'DEBUT' s'inscrit sur la toile.