soumission d'un scénario

envoyé par nooreddine nejd le 16 août 2000 à 17:02:19:

AUTEUR D’UN SCENARIO POUR FILM (long métrage), JE ME PERMETS DE VOUS L'ADRESSER DANS L’ESPOIR QU’IL SUSCITE EN VOUS LA BIENVEILLANCE DE LE PROMOUVOIR.

REMERCIEMENTS ANTICIPES.

NOOR-EDDINE NEJD
5, AV. FADILA. CITE INDUS. RABAT.
MORROCO.
TEL. 01. 54. 70. 82.
E.MAIL : nooreddine63@hotmail.com

NOTES BREVES SUR LE SCENARIO

L’IDEE DE BASE DE CE SCENARIO, RIGOUREUSEMENT ORIGINAL ET INEDIT, EST NEE DE LA PASSION ALTRUISTE QUE VOUE UN ORIGINAIRE D’UNE VILLE, APPELONS LA MOMENTANEMENT MOGADOR, QUI DEVRAIT ETRE SITUEE SUR LE RIVAGE D’UN LITTORAL ET QUI VIENT D’ETRE SECOUEE PAR UN SEISME OU PAR TOUT AUTRE CATASTROPHE NATURELLE.


GEORGES COCHMAN, PERSONNAGE, CHARMEUR ET INTELLIGENT, AU PASSE CONTROVERSE, AYANT GRIMPE TRES HAUT ET TRES VITE EN BATISSANT UNE FORTUNE COLOSSALE DANS LE RENFLOUAGE ET LA REPRISE DES INDUSTRIES EN NAUFRAGE, OFFICIANT A LA LISIERE DE LA LEGALITE ET QUI, SUITE SPECULATIONS DESASTREUSES N’A SAUVE QUE LA VESTE QU’IL PORTE, DIRIGE UNE FONDATION QUI TRAVAILLE A LA RECONSTRUCTION DE SA VILLE NATALE. POUR CE, IL A CREE UN SYSTEME DE JEU DIT<< TONTINE>>, ET DONT LE DERAPAGE VA BOULVERSER TOUTES LES STRATES ECONOMIQUES DU PAYS, GRACE A UN TABLEAU DE PEINTURE QUI VA PRENDRE UNE DIMENSION MYTHIQUE EN ATTITRANT VERS LA VILLE, MEURTRIE PAR LA CATASTROPHE, LA PROSPERITE MAIS AUSSI L’IRE DES GRADIENDE L’ORDRE ECONOMIQUE CONVENTIONNEL, ET DE L’ORTHODOXIE DES MŒURS FINNANCIERES.

SCENARIO RESOLUMENT MODERNE ET FONCTIONNEL, IL S’EST ENRICHI DES EVENEMENTS QUI ONT EBRANLE, IL Y’A QUELQUES TEMPS LA ROUMANIE ET BALAYE LE GOUVERNEMENT LEGAL DE L’ALBANIE. AUSSI, ET SANS REPRENDRE LES EVENEMENTS A L’IDENTIQUE COMME VECUS DANS CES PAYS, LE SCENARIO PRECHE SCIENMMENT PAR LE REMODELAGE ET LA TRANSPOSITION DE CETTE AFFAIRE A D’AUTRES REALITES ET SITUATIONS, QU’ON PEUT FACILEMENT L’EXTRAPOLER ET REMPLACER L’IMAGINAIRE MOGADOR PAR TOUTE AUTRE VILLE SITUEE EN FRANCE, AU CANADA OU AU BRESIL.

HISTOIRE DONC ELAGUEE DU SYSTEME DE JEU DIT AUSSI , MAIS DOUBLEE D’UNE EVOLUTION RICHE EN INTRIGUES ET TEMPS FORTS, SANS PRAPHRASE CULTUREUSES NI ABUS DE FORMULATIONS ECONOMIQUES, SUSCEPTIBLES DE DEROUTER LE GRAND PUBLIC. LA FLUIDITE DES PLANS, QUI NE SONT PAS CONJURES DANS UN CADRE RIGIDE, AFIN DE DONNER AU REALISATEUR TOUTE LIBERTE DE MANŒUVRE ET LE DIALOGUE DELIBEREMENT EMAILLE DE TOURNURES PLAISANTES, ARGOTIQUES ET PARFOIS DEBRAILLEES AFIN DE DONNER AU SCENARIO UN RYTHME VIVACE ET SURTOUT ADAPTABLE A D’AUTRE VARIANTES ET SENSIBILITES ESTHETIQUES.

AUCUN FAIT INVENTE, SIMPLEMENT DES STRUCTURES NARRATIVES TOTALEMENT RECREES, LIEES SCENIQUEMENT AUX DIVERS LIEUX ET SITES PITTORESQUES D’UNE BELLE CITE DU LITTORAL, POSSEDANT SON PORT ET SON VIEUX QUARTIER, AVEC UN SOUCI PERMANENT ET CONSTANT D’OBJECTIVITE TOUT AU LONG DU SCENARIO JUSQU'A LA RECONSTITUTION MINUTIEUSE DU MONDE ESOTERIQUE DES ENCHERES, LES RECEPTIONS DES VERNISSAGES, OU ON PARLE DE TOUT SAUF DE L’ART ET OU LE SEXE ET LE TUBE DIGESTIF SONT PARFOIS LES SEULS ORGANES EN FETE.

LE PROFIL SAILLANT DES PERSONNAGES FUT LUI AUSSI CORROYE DE LONGUE MAIN ET D’ABORD, GEORGE COCHMAN, LE GENIAL PROMOTEUR DE LA VILLE, DONT L’IMAGINATION DEBRIDEE ET AUDACIEUSE EST A L’IMAGE DES CHERCHEURS D’OR DES SIECLES REVOLUS. AGNES, SA DEVOUEE ET PRECIEUSE ASSISTANTE, D’UNE SERVIABILITE PRESQU’ANIMALE ET QUI VA SUIVRE SON PATRON, PAS A PAS, LE LONG DE CETTE AVENTURE. LE PEINTRE, (ISSU D’UNE CONFRERIE VAUDOU, CELA PEUT ETRE GENS DU VOYAGE, SECTE OU TOUTE AUTRE COMMUNAUTE MARGINALE ), ARTISTE DE l’EXTREME DONT L’ESPRIT INVENTIF NE PEUT CREER QUE MACERE DANS L’ALCOOL ET TOUTE LUNE FOULE COSMOPOLITE QUI COMPOSE LA SOCIETE VIVANT AUTOUR DE L’ART ET QUI N’IMPLIQUE PAS FORCEMENT A SON EGARD UNE ATTITUDE MORALE, OU UN JUGEMENT DE VALEUR : UNE COHUE D’AFFAIRISTES QUI SERA ENTRAINEE DANS UNE AVENTURE EXACERBEE PAR LA PASSION DU LUCRE ET DE LA GAGNE ET QUI DONNE L’OSSATURE D’UNE TRAME DRAMATIQUE ET EN PROGRESSION JUSQU'A L’ULTIME PLAN DU SCENARIO.

NOOR-EDDINE NEJD



SYNOPSIS


GEORGES COCHMAN, financier au passé tumultueux et controversé, n’est animé que par la passion de remettre sur pied sa ville de naissance, très touchée par un séisme, et à qui il consacre peine et effort. Directeur d’ESTAMPILLE V, fondation qu’il a crée pour reconstruire sa ville, il avait coutume d’établir avec des artistes peintres prometteurs, un contrat d’exclusivité, qui stipule de lui livrer cinq œuvres de leur création puis de cesser à jamais de toucher à la peinture. Ces 5 tableaux, signés et dûment authentifiés sont portés aux enchères grâce à une stratégie promotionnelle judicieuse, sur la base d’un prix de réserve très élevé ce qui procure à l’artiste de substantielles retombées pécuniaires, et à ESTAMPILLE V, des fonds tirés des souscriptions de vente qu’elle gère au profit de la ville.
Le dernier peintre choisi fut ELIFAS SEDAKA, membre d’une confrérie vaudoue. Génial créateur, l’audace et l’esprit inventif de cet artiste n’a d’égal que son fort penchant pour l’alcool et la dope. C’est ainsi que le jour même de la signature du contrat, l’événement copieusement arrosé fut fatal a sa petite famille : un accident de circulation lui coûtant la vie à ses deux fillettes, tandis que sa femme Carine fut gravement atteinte. Le peintre, atterré par ce cruel coup de sort prépare activement son vernissage dont la réussite aiderait à assurer les coûts exorbitants des soins de sa femme. Aussi, pour donner de sérieuses garanties aux souscripteurs quant à sa volonté de ne plus jamais toucher à un pinceau ce qui par effet de cause, va revaloriser ses œuvres par le jeu de la rareté, il condamne irrémédiablement ses mains en les plongeant dans une bassine d’huile bouillante.
Par malheur, les enchères achoppèrent suite à de basses intrigues ourdies par certains galeristes véreux. Aussi, déchiré par le désespoir, ELIFAS fait brûler ses œuvres, ne gardant qu’une seule, Blanc De Blanc, puis commet l’irréparable en s’ouvrant le ventre. L’acte suicidaire étant accompli, il réussit l’exploit funeste, dans un dernier souffle de vie et malgré d’atroces souffrances à imprégner l’immensité blanche de son tableau d’une goutte de son propre sang, perle rouge qui sera sur-médiatisée et qui donnera une dimension mythique à son œuvre. En effet, GEORGES COCHMAN, par un coup de flair d’ancien dépouilleur de cadavres industriels, (dans le style Bernard Tapie) va porter l’œuvre, ainsi consacrée par le sang de son auteur, aux enchères sur la base d’une formule à la lisière de la légalité, formule de jeu pyramidal dit “tontine”, et dont les modalités sont établies ainsi : toute opération de surenchère ne peut être avalisée que sur la base d’une hausse de 50%. De même que la fondation ESTAMPILLE V reste l’unique détentrice du tableau ce qui veut dire que l’acquéreur au terme d’une séance d’enchère n’est en fait que le propriétaire morale, une sorte d’usufruitier l’espace d’une semaine et qui doit céder cette dignité à un autre repreneur, et ainsi de suite, tout en empochant la plus-value de la mise engagée.
Le système né ainsi commence à tourner avec un succès phénoménal, fouettant les appétits des industriels et hommes d’affaires les plus en vue et irriguant toutes les strates économiques. La folie spéculative autour du tableau mythique va s’exacerber ainsi, attirant les plus grands trusts et multinationales et surtout l’entrée en jeu de pays étrangers risquant de provoquer un dysfonctionnement total du système financier. Le pouvoir publique va intervenir, une cellule de crise sera créée et la question fut soulevée au parlement, au terme de quoi, ordre a été donne de détruire Blanc De Blanc par le feu. Mais c’était sans compter sur le génial promoteur de l’opération qui va subtiliser la goutte de sang qui avait imprégné le tableau, goutte sortie miraculeusement indemne des flammes, pour relancer virtuellement les enchères.

L’AME DE BLANC DE BLANC RISQUE T’IL D’ECHAPER A TOUTE FORCE D’ENDIGUEMENT ?


EXTRAITS DU SCENARIO


Travelling latéral du rivage de la mer. La camera saisit un groupe de pêcheurs s’adonnant à leur passion. Elle s’attarde sur cette scène, tandis que la voiture roule jusqu’à la disparition complète de cette vision qui va se dissoudre dans le néant. Entre temps la discussion maintient son allure. VOIX OFF. DE GEORGES : -ET CETTE PÉRIODE DINGUE DE SA VIE, CE PANACHÉ QUI A BOUSILLÉ À JAMAIS SA CARRIÈRE ? Plan profil de la femme consultant son bloc-notes : -J’Y ARRIVE JUSTEMENT, JE VOUS LE RÉSUME EN TERMES MÉDICAUX : INJECTION INADÉQUATE DE PRODUITS ALCOOLIQUES AGGRAVÉ PAR L’USAGE ABUSIF DE SUBSTANCES NARCOTIQUES...LA DOPE QUOI…. L’homme : - LA MIXTURE DU DIABLE …CA FOUETTE A SANG LES MENINGES. La femme, plutôt compréhensible : -BAH ! OUI, PUISQU’IL N’A PAS RÉUSSI À IMPOSER SON NOUVEAU MESSAGE ARTISTIQUE, IL A FINI PAR TOURNER LE DOS AU MONDE RÉEL POUR CRÉER LE SIEN GRÂCE À L’ALCOOL, AU POINT QUE BOIRE EST DEVENU L’HUILE QUI LUBRIFIE LES ROUAGES DE SA MACHINE CRÉATIVE … La voiture entame les premières constructions de la périphérie. -…JE M’EXPLIQUE : ELIFAS DÉCIDE UN JOUR D ‘ARRÊTER DE BOIRE ET AUSSITÔT LE PEINTRE EN LUI CESSE DE CRÉER. L’HOMME SE REPREND A SE SHOOTER ET L’ARTISTE SE DEBLOQUE COMME PAR MAGIE…UN ENGRENAGE D’ENFER QUOI. L’homme : -A-T-IL AU MOINS ESSAYÉ DE CASSER CETTE SPIRALE DINGUE ? La femme : -OUI, MAIS LES MÉDECINS QUI SE SONT PENCHÉS SUR SON CAS N’ONT JAMAIS PU TROUVER LE POINT D’INTERCONNEXION ENTRE L’ACTE DE PEINDRE ET LA PULSION DE SE DÉFONCER. IL A FALLU QU’IL ABANDONNE CARRÉMENT SA CARRIÈRE ALLANT JUSQU'À BRÛLER SON ATELIER UNE NUIT DANS UN ACCÈS DE DÉMENCE.
********************************


Une journaliste aborde GEORGES, micro tendu. Un cameraman filme de prés la scène : -M. COCHMAN, ON PEUT SAVOIR SUR QUEL CRITÈRE FUT CHOISI ELIFAS SEDAKA, UN PEINTRE DE L’ART BRUT. AVEZ-VOUS CÉDÉ À UN PHÉNOMÈNE DE MODE ? GEORGES travers le hall tout en répondant : -MOI, MADAME, JE SURVOLE LES MODES, JE N’AI CURE DES PEINTRES DESTINÉS À LA CONSOMMATION DU JOUR. LE BEAU EST CERTES SÉDUISANT MAIS IL EST ÉPHÉMÈRE, IL A LE MALHEUR DE S’USER VITE. MOI JE VEND DU PÉRENNE, DE L’IMMORTEL. La journaliste cède sa place à un confrère : -ET QUELLE EST LA NATURE DU CONTRAT QUI VOUS LIE À CE PEINTRE ? Le groupe ayant traversé le vestibule, longe maintenant la piscine de l’hôtel ou de suaves estivants s’ébattent dans ses eaux. Travelling latéral suivant la procession par delà la longueur opposée de la piscine. On entend GEORGES répondre : -COMME D’HABITUDE, C’EST UN CONTRAT D’EXCLUSIVITÉ. JE M’EXPLIQUE : M. ELIFAS NOUS LIVRERA 5 TABLEAUX DE SA CRÉATION PUIS CESSERA A JAMAIS DE TOUCHER À UN PINCEAU. CES TABLEAUX SERONT PORTÉS AUX ENCHÈRES SUR LA BASE D’UN PRIX DE RÉSERVE DE………….…………………………L’UNITÉ, LE PEINTRE PERCEVRA IMMÉDIATEMENT 25% DES DROITS DE CESSION PLUS UNE COMMISSION À VIE, UNE SORTE DE DÎME ADVITAM DE 10% SUR TOUT SPÉCULATION FUTURE CONCERNANT LA REVENTE DE SES ŒUVRES. AVOUEZ QUE C’EST JOLIMENT PAYÉE COMME ALLOCATION DE RETRAITE ?! Plan général orienté vers un couloir cossu de l’hôtel. La camera étant placée à l’autre extrémité, laisse venir le groupe compact dans sa direction. La journaliste déjà citée revient à la charge avec plus de pugnacité : -MAIS ATTENDEZ UN PEU, IL Y A QUELQUES CHOSES D’ABJECTS DANS VOTRE SYSTÈME, VOTRE GALERIE N’EST FINALEMENT QU’UN MOUROIR POUR PEINTRES, UNE SORTE D’USINE À MORT OÙ VOUS LES CONDAMNER À DISPARAÎTRE UNE FOIS VOUS AVOIR LIVRÉ LEUR DERNIER SOUFFLE CRÉATEUR…C’EST A L’IMAGE DE VOS MAGOUILLES…LA OU VOUS ETES PASSES, VOUS N’AVEZ LAISSE QUE NAUFFRAGES ET DESOLATION. Le groupe arrive à l’entrée d’un auditorium qui laisse filtrer la rumeur impatientée du public. AUDITORIUM-JOUR. Plan d’ensemble de la salle au moment où le directeur suivi par les autres fait son entrée. Une assistance huppée se lève par déférence en l’ovationnant. Elle est visiblement acquise à ses thèses. GEORGES, nullement déstabilisé par la question de la journaliste salue quelques connaissances et se dirige vers la scène. Celle-ci est surmontée d’une large banderole frappée du sigle de sa fondation. Et, tandis que le comité qui l’a suivi prend place dans la salle, GEORGES saisit le micro et retrouve les accents forts d’un tribun évangélique, presque cabotin. La salle continuant à applaudir. Le directeur réclame le silence par un signes à la main. L’ayant obtenu , il commence ainsi : - MES AMIS, VOTRE ATTENTION S.V.P L’ON ACCUSE MAINTENANT VOTRE FONDATION D’ÊTRE UN CIMETIÈRE POUR PEINTRES. HE HÉ (dit dans le ton de confidence) AU FAIT, PEUT-ÊTRE C’EST VRAI, ALLEZ AVOUONS QUE NOUS TUONS DES ARTISTES, MAIS OUI, SEULEMENT. SI NOUS LE FAISONS , C’EST POUR QUE CETTE VILLE RENAISSE ET AVEC ELLE RESSUSCITERONT DES CENTAINES D’ARTISTES QUI CROUPISSENT AUJOURD’HUI DANS L’INDIFFÉRENCE ET L’OUBLI... JE CROIS QUE C’EST CELA LE SYSTÈME ABJECT QU’IL FAUT COMBATTRE. CAR, JAMAIS, MESSIEURS, JE NE ME RÉSIGNERAIS À ACCEPTER LA DISPARITION DE TOUT CE QUI A FAIT LE PRESTIGE ET LE RAYONNEMENT DE CETTE VILLE, SES ARTISTES, SES ECRIVAINS ET SES CREATEURS. (UNE PARTIE DE CE DISCOURS DOIT SE DÉROULER SUR UN LENT PANORAMIQUE DU PUBLIC FANATISE PAR LA PUISSANTE ET ENIVRANT PRÊCHE DU TRIBUN ET QUI APPLAUDIT SANS RÉSERVE).

*************************************

CARINE DIT AVEC REPROCHE : - Et puis tu nous a promis une petite virée à la campagne après la signature de ton contrat. Tes filles sont déjà installées dans la voiture elles ont hâte de quitter ces murs humides. L'homme faussement innocent fait - ET IL Y’A QUELQU'UN QUI S'OPPOSE À CE BEAU PROJET EN CE TEMPS SPLENDIDE ? La femme, avec de la coquetterie: - ET SI CE QUELQU'UN S'AVÈRE ÊTRE MON MULET DE MARI... Gros plan de l'homme respirant un grand coup, le regard stoïque, insensible aux sollicitations câlines de sa femme. (en fait, il a suspendu toute respiration de crainte que sa femme ne sente l ‘odeur d’alcool) Gros plan de Carine qui s’est aperçu du manège: - DIS UN PEU, VA FALLOIR RENOUVELER L'AIR DANS TES POUMONS SI TU NE VEUX PAS ÉCLATER COMME UNE BAUDRUCHE GONFLÉE. Gros plan de l'homme perdant son flegme, l'expression d’une sourde panique se perçoit sur son visage. Effectivement, il finit par s'essouffler en expirant l'air de son poumon. Gros plan de la femme humant l'air, soupçonneuse. Travelling arrière pour centrer en plan large du couple: la femme se ramassant d'une détente, écorchée vive. Une fois debout, elle crie toute son indignation à la face du mari, rester prostré: - TU AS CÉDÉ À TON VICE ELIFAS, JE CROYAIS QUE TU N'EST PLUS DANS CETTE SALE PASSION... PLUS JAMAIS. L'homme se lève aussi en bredouillant: - QUELLE PASSION ? TU SAIS BIEN QUE TU ES MA SEULE ET UNIQUE PASSION. Et, cherchant à créer une diversion, il prend sa femme dans ses bras et se met à la couvrir de baisers sur le front et le cou. La femme restant de marbre ayant compris l'objectif de cet accès d’affectuosité. Elle s'abandonne aux bras de son mari mais demeure vigilante, histoire de voir jusqu’à quel degré ira t’il avec son cabotinage. Plan américain de la femme filmée de dos les mains nouées derrière elle. (JEUX DE CHAMP ET DE CONTRECHAMP). L’HOMME TOUCHE PAR LE MANQUE DE REACTION DE SA FEMME : - HE BIEN, C’EST TOUT L’EFFET QUE CA TE FAIT… La femme: - TU PUE L’ALCOOL ! AH, SI TU CROIS MASQUER LES VAPS DU COGNAC AVEC UN BONBON À LA MENTHOLINE, TU TE GOURE ELIFAS. L'homme : - FEMME, T'ES DURE ET INJUSTE ENVERS TON MARI. CARINE : - JE T'AI TOUJOURS DIS QUE TOUT EST NÉGOCIABLE SAUF L'ALCOOL... ÇA PAUSE VRAIMENT PROBLÈME LÀ. L'homme, embarrasse, plaçant ses mots entre deux baisers, haletant: - VOIS, COMME C'EST TOI QUI CHERCHE PROBLÈME CHÉRIE, T'ES UN VRAI MOINEAU QUERELLEUR, TU NE PEUX ÊTRE HEUREUSE QUE LORSQUE TU ES MALHEUREUSE, Y’A DES GENS COMME çA.
*************************************

GEORGES se lève et s’approche d’un tableau accroché au mur. Légère plongée pour cadrer le tableau par delà sa tête. (UNE COPIE D'UN TABLEAU CUBIQUE DE PICASSO) le directeur continuant son discours avec la même solennité : - COMPRENEZ M. ELIFAS QUE NI NOTRE UNIVERS NI CELUI À VENIR NE DONNERA PLUS JAMAIS UN PICASSO AUX 25000 OEUVRES PUISSANTES ET PÉRENNES. LES SIÈCLES DE LUMIÈRE FOISONNANT DE CRÉATIVITÉ, C'EST DERRIÈRE NOUS. ELIFAS hésitant une plaisanterie : - ET SI JAMAIS MA MAIN SE MET À ME DÉMANGER ET VEUT REPRENDRE DU SERVICE ? Le directeur, toujours filmé de dos devant le tableau accroché. La camera reprenant ELIFAS toujours souriant mais qui va se rembrunir à mesure qu’il écoute la réponse du directeur : - DANS CE CAS, NOS AVOCATS, TRÈS À L'AISE DANS PAREILLES JOUTES JURIDIQUES VOUS FERONT REGRETTER VOTRE INCONSCIENCE POUR LE RESTE DE VOTRE VIE. GEORGES se retourne enfin à son bureau, laissant planer un moment dans l’air les menaces qu'il a proféré. Une fois installé, il reprend sur le temps de la bonhomie: - ALLONS MON AMI, IL FAUT PENSER À VOTRE VILLE ET AUX NOMBREUX ARTISTES QUI ATTENDENDENT VOTRE SACRIFICE POUR FLEURIR.


*******************************************

ESTAMPILLE v-intérieur-nuit.
Vue d'ensemble de la fondation ou se déroule la réception du vernissage. Le lieu a été débarrassé du fatras d'antiquailles qui l'encombrait. Son agencement mariant judicieusement une luxuriante végétation avec un mobilier berbère rustique d’époque qu'on a parsemé par endroits. Le grand hall ressemble à une pépinière tropicale, au fond de la réception, on avait installe sur un podium les cinq tableaux mis ainsi à la disposition d'une assistance hétéroclites des grands événements, et qui peuvent les admirer à loisir. La soirée bat son plein et déjà des grappes de convives se forment et se séparent au gré des rencontres et des opportunités. La camera saisit un groupe de journalistes entourant une personnalité locale, recueillant ses impressions. Des serveurs en livrée louvoient entre les invites, les bras chargés de plateaux. Enfin, un murmure feutre et convivial noie la réception à peine ponctue par le cliquetis des plats, le tintement des couples et le frou-frou des robes de ravissantes dames. La camera ayant donne une vision globale de la réception saisit GEORGES fringuant et vif qui fait son entrée. Celui-ci fouille du regard la foule d’invites puis se dirige, tout en saluant des connaissances, vers un homme au physique particulièrement grassouillet, en train de s’empiffrer au buffet. GEORGES le prend en aparté et lui chuchoté :
- FAIS GAFFE ARNOLD, TOUT CE QUE NOUS MANGEONS AUJOURD'HUI NOUS MANGERA DEMAIN.
Le convive surpris, se retourne, la bouche pleine et émet un grognement à l'issu d'une difficile déglutition :
- AH, C'EST TOI GEORGES... BAH COMME TU VOIS... JE CHERCHE, SIMPLEMENT À CALMER UNE MÉCHANTE FRINGALE... TU CONNAIS MON VICELARD D’ULCÈRE, IL M’INTERDIT LES TEMPS CREUX...
La directeur, souriant de connivence jette un regard vers un groupe de femmes joliment mises et s’enquit :


- TU TE SHOOTE TOUJOURS AU GLUCOSE… ET À PROPOS, COMMENT ÇA SE NÉGOCIE LA FESSE CE SOIR ? GEORGES n'ayant pas réussi à avoir de réponse, le convive s’étant replongé dans la boustifaille, il ajoute: - T'ES TROP VISSÉ À L'ALIMENTAIRE ARNOLD, ÇA TE PERDRA UN JOUR. ALLEZ, JE TE LAISSE VIVRE EN PAIX DANS TES GRAISSES… L'homme réussit quand même à s’arracher du buffet, la bouche mastiquant ferme et formule une réponse entrecoupée de respirations laborieuses: - HÉ ! LA CRIÉE AUX FESSES, C’EST LABÀS, ELLE BAT SON PLEIN, VA T’Y PLONGER LA TÊTE TOI AUSSI. GEORGES quitte le convive, qui replonge dans le buffet, et, croisant un serveur il chope du plateau qu'il porte deux coupes puis va rejoindre une jeune femme à l’élégance capiteuse, il s'approche d’elle, s'y colle presque, et lui chuchote lascivement : - BONSOIR LÉA... TOUJOURS MONSTRUEUSEMENT BELLE ! IL TEND LE VERRE, À LA FEMME QUI LE SAISIT EN RÉPONDANT: - ET TOUJOURS RÉFRACTAIRE AU PLUS MONSTRUEUX DES CARNASSIERS. L'homme : - FAIS GAFFE, TU NE SAIS PAS CE QUE TU PERD AVEC MOI... L'INNOCENTE, C'EST DU PLAISIR PURE À SAISIR À LA VOLÉE (il dit ça en ponctuant son injonction d'un claquement de doigt dans l’air). - La femme demeure indifférente : - AH OUI, MAIS MOI LE VIOL AU QUOTIDIEN ÇA ME REJOUIT PAS COMME RÉGIME. LAISSEZ-TOMBER M. GEORGES, JE NE M'Y FERAIS JAMAIS. L’homme, plus sournois : - IL FAUT T'AFFRANCHIR DE LA VIEILLE MORALE MON PETIT COEUR... LA PETITE VERTU À DEUX SOUS, C’EST CADUC DE NOS JOURS. DIS-TOI SIMPLEMENT QUE LORSQUE TU SERA PORTÉE EN TERRE, IL N'Y A QUE CE VEINARD D’ASTICOT QUI SERA HEUREUX DE FESTOYER CE BIEN DE DIEU QUE TU REFUSE AUJOURD'HUI AUX HOMMES.
***********************************


Le commissaire-priseur réitéré son appel : - MESDAMES ET MESSIEURS, LE JEU EST TOUJOURS OUVERT... QUI VEUT COMMENCER LES ENCHÈRES... ? Mais la salle retombe vite dans sa torpeur, chacun se réfugie en son for intérieur évaluant les paroles enflammées de GEORGES. Un instant la rumeur s’est complètement tue. On n’entend plus que le tic-tac de la pendule noyant exagérément la salle dans le bruit de sa mécanique. Le cadran annonce 19h45 puis passe à 46 minutes. Une fébrilité sourde commence maintenant à animer l’assistance. La camera saisit tour à tour les principaux personnages qui dévoilent des signes apparentes d’impatience. Le directeur de l’école d’art faussement serein parcourt toujours son journal, mais s’y détache de temps en temps pour consulter sa montre. On le voit aussi sortir son mouchoir pour s’éponger le front. Une autre personne est pris avec un mauvais tic nerveux à l’œil, un autre dissimulant mal un tressaillement du doigt, fini par allumer une cigarette mais une maladresse lui cause une brûlure au doigt, il dut lâcher allumette et cigarette entre les jambes. Le cadran électronique affiche maintenant et 19h 58mn 20s. Retour sur le directeur de l’école d’art qui plie avec soin son journal en jetant un énième regard à sa montre. Sa femme glisse sa main dans la sienne comme si elle cherche le confort d’un apaisement. Elle continue pourtant à l’implorer: - VAS-Y, ÇA VA ÊTRE TROP TARD, MAIS QU’EST CE T’ATTEND. VAS-Y! Le tic-tac s’intensifie: il est 19h59mn30s. Le commissaire-priseur, toujours dans une posture de grande dignité, se met à visionner le public, puis soudain, il voit une main timorée, cassée et hésitante se lever, il dut se grandir carrément sur la pointe des pieds en criant: - ........................ LÀ AU MILIEU. Flash sur le cadran de la pendule qui affiche 19h59mn58s. Aussitôt, une deuxième main se lève, plus décidée cette fois. Elle fut avalisée par l’officier ministériel promptement et avec fougue: - ........................ AU 2ÈME RANG. Alors, en même temps que le coup de sonnerie annonçant la clôture des enchères et un furtif flash sur la pendule affichant le passage précis de 19h59mn59s à 20h exactement, le directeur de l’école d’art lève la main laquelle est chopée immédiatement en l’air par le préposé au marteau qui l’agrée d’un coup de marteau rageur en criant la phrase sacramentelle : - ............................. ADJUGÉ ! FIN DE SÉANCE. Et ce fut une formidable clameur qui s’élève dans la salle, des poitrines enfin affranchies de l’oppression de l’attente. La camera passant en revue les rangées du public, certains se sont mis debout, pour applaudir, d’autres crient des bravos. La camera continuant à parcourir diverses postures et faces éblouies jusqu’au directeur de l’école d’art congratule de partout. Un instant, il se tourne vers sa femme et lui recommande à l’oreille en lui passant son téléphone portable: - TIENS IRENE, SORS ANNONCER LA NOUVELLE AUX MEMBRES DE LA DIRECTION, Y’A UN FOUTU TINTAMARRE ICI. Cependant, la femme repoussant l’appareil tendu d’une main, reste étrangement clouée sur son siège, l’air coincée. Enfin, elle réussi à confier bravement à son mari: - JE PEUX PAS ME LEVER CHÉRI..... JE CROIS QUE J’AI FAIS PIPI DANS MON FROC.
A ce moment, GEORGES éteint vite la radio s’étant aperçu d’une luxueuse voiture en arrêt aussi dans le sens oppose au sien, conduite par un chauffeur en livrée. Tandis qu’un homme, à l’allure de P.D.G. Est installé à l’arrière, fumant un gros cigare. Il demande insistant à AGNÈS: - PASSE-MOI VITE LE TÉLÉPHONE DE M. GERARD DE PLUMANTE. La femme s’exécute, compose rapidement un numéro dans on portable et le remet à son patron. Celui-ci n’a pas quitté des yeux la voiture citée. Flash sur l’homme, interpellé, sortant son appareil et le collant à l’oreille. La camera, installée cette fois dans la 2ème voiture, on entend le message reçu nettement: - ALLO, C’EST TOI GERARD ? HÉ ! TU BOUDE MES ENCHÈRES OU QUOI ? ....(il se fait doux)... C’EST QUE TU TE FAIS RARE... L’homme répond aimablement: - AH, C’EST TOI GEORGES ... OUI, BIENSUR QUE J’AI REÇU TON CARTON D’INVITATION... MAIS OUI JE SAIS QUE TON AFFAIRE TOURNE BIEN... GEORGES filmé de l’intérieur de sa voiture: - ET ALORS TU ME SNOBE MA PAROLE... T’AS PEUR QUE TES SOUS .. S’ENRHUMENT CHEZ MOI OU QUOI ? Retour à Gérard, filmé de l’intérieur de sa voiture: - MAIS TU SAIS QUE JE NE SUIS PAS DANS CE CRÉNEAU, TOI GEORGES, T’ES DANS LE CONCEPTUEL, L’IMMATÉRIEL, MOI JE SUIS DANS LE CONCRET, Y’A QUE ÇA QUI RÉSONNE EN MOI, J’AI BESOIN DE POSER MES PIEDS SUR DU DUR. Le feu passe au vert. Plan d’ensemble des deux voitures qui se croisent sans que les hommes n’échangent un regard, chacun étant rivé à son téléphone. GEORGES en off. , Cherchant toujours à convaincre son ami: - MAIS TU SAIS BIEN OÙ LE CONCRET MENE LE MONDE, PARTOUT LE CRISE FAIT SUER LE PEUPLE SUR TERRE : LA BOURSE DÉCLINE, L’ÉPARGNE STAGNE, LES BANQUES S’ÉTRANGLENT, LES ASSURANCES CROULENT, LE TOURISME VA MAL, LE SERVICE BÂT DE L’AILE... (GEORGES pris de nouveau à partir de sa voiture) LA MINE DÉPÉRIT, LE BÂTIMENT TOUCHE LE FOND, LE BOIS S’EFFILOCHE, LE CAFÉ BOIT LA TASSE ET MÊME LES PETITS DRAGONS ASIATIQUES N’ONT PAS FINI DE SE DÉCROTTER LE DERRIÈRE APRÈS LA GRANDE CRISE. TOUT SE DÉGLINGUE IL N’Y A QUE L’INDUSTRIE MAFIEUSE QUI ÉCHAPPE AU MARASME... MAIS UN GARS, HONNÊTE COMME TOI...BOSSEUR COMME UNE MULE DE NORIA, ÇA NE MANGE PAS DE CE PAIN LÀ (il étouffe un rire vilain). Gérard, gardant son flegme: - TOUT ÇA EST PEUT-ÊTRE VRAI, MAIS RIEN NE M’INCITE ENCORE À ENTRER DANS TA SECTE Ô VÉNÉRABLE GOUROU !

Ministère DES FINANCES-inTérieur-jour Plan général d’un personnage important recevant des visiteurs préalablement présentés par pat. Un grand portrait du Président de la République trône sur le bureau. La secrétaire annonce: - LA COMMISSION EST LÀ AU COMPLET, M. FOREST. M. FOREST : - FAITES ENTRER PAT. L’homme s’exécute et présente la commission : - M. BARGET DE LA BANQUE CENTRAL. M. DAILLY DE LA COMMISSION ÉCONOMIQUE DU PARLEMENT. MME GENIOLA DE LA BOURSE ET M. SELMER DE LA BRIGADE FINANCIÈRE DE LA SÛRETÉ NATIONALE. Échange de poignées de mains et on prend possession des sièges autour du personnage qui accueille. Celui-ci annonce : - MESSIEURS, L’EVOLUTION RAPIDE DE CETTE AFFAIRE NECESSITE LA CREATION D’UNE CELLULE D’URGENCE AFIN DE SUIVRE DE PRES ET SURTOUT D’ANTICIPER TOUT DERAPAGE, TEL LE VŒUX DES AUTORITES FINANCIERES DU PAYS. Il se lève et fait quelques pas : - FAIT-IL VOUS RAPPELER QUE DEPUIS LE DÉBUT DES ENCHÈRES IL Y’A UN AN, LA HAUSSE N’A MARQUÉ AUCUN SIGNE D’ESSOUFFLEMENT. DÉS LE PREMIER VENDREDI LE TABLEAU A COMMENCER A EXERCER UNE FASCINATION IRRATIONNELLE EN CRÉANT UN MOUTONNEMENT SANS REPIT DE LA DEMANDE VERS LA HAUSSE... CETTE MACHINE À RÊVE À FINI PAR RÉVEILLER L’APPÉTIT DE NOS INDUSTRIELS LES PLUS RESPECTÉS. TOUT LE MONDE COURT VERS MOGADOR, QUI POUR ENGRANGER UN GAIN MIRACULEUX, QUI POUR ÉPONGER UNE DETTE, QUI POUR RÉSORBER UN DÉFICIT DE TRÉSORERIE... M. Forest tire une photo d’un tiroir et la dépose devant la commission (flash en plongée sur la photo représentant Blanc DE Blanc) et ajoute presque avec dédain : - DE SORTES QUE CETTE MOISISSURE DE FROMAGE EST DEVENUE UNE ESPÈCE DE PARURE, UNE PREUVE DE PUISSANCE DANS LA MAIN DES FIRMES SOUSCRIPTRICES. La femme s’intéressant à la photo intervient : - ÇA ÉCHAPPE COMPLÈTEMENT À LA DISCIPLINE DE LA RAISON. ET QUELLE EST SA COTE CETTE SEMAINE ? M.Forest, outre : - ELLE CULMINE EXACTEMENT...ACCROCHEZ-VOUS BIEN, À........................................ $ ET TOUT AUTORISE À PENSER QUE LE PIRE EST À VENIR, CAR ÇA N’A RIEN À AVOIR AVEC LES SOUBRESAUTS D’UNE FIÈVRE MARCHANDE PASSAGÈRE. Les présents échangent un air d’étonnement. M.FORESTcontinue ses développements : - L’AFFAIRE, MESSIEURS EST UN SIMPLE FOND PYRAMIDAL SANS RÉEL RAPPORT AVEC LES CRITÈRES OBJECTIFS DU MARCHÉ DE L’ART. Le représentant de la Banque Centrale intervient : - POURTANT EN ART, LA VALEUR PÉCUNIAIRE RESTE TOUJOURS SUBJECTIVE POUR NE PAS DIRE ABSTRAITE, IL Y’A DES OEUVRES QUI PASSENT D’UNE MAIN À L’AUTRE EN ATTEIGNANT DES SOMMES INIMAGINABLES. _

********************************************

M. Forest coupant sèchement le soliloque métaphysique de GEORGES, dit gravement : - M. COCHMAN, LA FÊTE EST FINIE. JE SUIS MANDATÉ POUR EMPORTER BLANC DE BLANC EN VUE DE SA DESTRUCTION. Il lui tend un papier à en-tête officielle : - VOICI LE MANDAT DE SAISIE. GEORGES jette un regard rapide sur le document, se met à le palper des doigts et dit avec ironie : - MES FELICITATIONS, DU BEAU PAPIER ARMERIEN… CHOIX MERITOIRE DE LA GRAPHIE…L'ENTETE DOUBLEMENT SOULIGNE, ENFIN TOUT LE LUXE DE L'ETAT ETALE SANS VERGOGNE… Ile remet l'injonction au fonctionnaire et dit sans se départir de son calme : - VOYONS MESSIEURS, QUE ME REPROCHE-T-ON. EST-CE QUE J’AI OFFUSQUÉ QUELQUES GROS BONNETS DE LA HAUTE, LES GARDIENS DE L’ORDRE ÉCONOMIQUE ? M.Forest débite d’un trait : - CE QUE L’ON VOUS REPROCHE EST SIMPLE : SPÉCULATION ILLICITE, ÉPARGNE FRAUDULEUSE, DÉLIT ILLÉGAL DE PROFIT, ABUS DE CONFIANCE, ESCROQUERIE FINANCIÈRE, JEU PYRAMIDAL OU PLUS VULGAIREMENT TONTINE. ÇA C’EST POUR LE DÉLIT, QUAND AU MÉFAITS, LE TABLEAU EST PLUTÔT NOIR DE NOIR... AU MIEUX VOUS RISQUEZ. TOUT SIMPLEMENT DE PROVOQUER LA DÉSORGANISATION DES ROUAGES ÉCONOMIQUES, AU PIRE VOUS EXPOSEZ LE TISSU INDUSTRIEL DU PAYS À UN GENTIL SCRATCH ... ET C’EST COMME ÇA EN ÉCONOMIE M. COCHMAN, QUAND ON MARCHE SUR LA CORDE RAIDE SANS FILET DE SÉCURITE. ***************************** Aussitôt deux femmes de ménage entrent dans la salle, munies du nécessaire de nettoyage. Elles commencent à se préparer pour leur travail, GEORGES suit les préparatifs avec un regard abattu, M.Forest ayant vu la forte émotion qui l’anime s’approche de lui, pose sa main sur son épaule et dit d’un ton attendri et plein d’espérance : -ALLONS, M. COCHMAN, VOUS AVEZ RÉUSSI À VENDRE DU VENT, VOUS POUVEZ BIEN RÉUSSIR EN SPÉCULANT DANS D’AUTRES SECTEURS, IL VOUS RESTE LA BOURSE, LE PÉTROLE, L’OR, L’ÉLECTRONIQUE JE NE SAIS PAS MOI, IL Y’A TOUT POUR S’ENRICHIR DANS CE PAYS, MAIS S’IL VOUS PLAÎT, ABANDONNEZ LES GOUTTES DE SANG… C’EST PAS RÉGLO ÇA... TOUT LE MONDE SERA PERDANT.

*********************************************


réponses

envoyer une réponse

nom :

email :

sujet :

réponse :

URL :

Carax' chat