Re: nouvelles de Leos ?

envoyé par Aliocha le 16 juillet 2001 à 21:16:17:

en réponse à nouvelles de Leos ? envoyé par Victor le 16 juillet 2001 à 16:02:07:

Victor, tes mots passionnés font chaud au coeur ! :-)
Quant à ce que fait Carax en ce moment, c'est une bonne question. Petit résumé des hypothèses: On a parlé d'un film aux Etats-Unis (une comédie avec Cameron Diaz -ça, je me demande quand même si c'était pas un gag de Leos quand il l'a balancé dans une interview-, ou un film dramatique sur les relations entre les USA et la Russie du nom (?) de "War and Punishment" (référence à moitié déguisée à Dostoïevski ?)...
Et puis, récemment, un article parlait de Carax à la recherche d'une actrice (une nouvelle muse ?)du côté de Hong-Kong... Peut-être a-t-il déjà un vrai projet en tête... Qui sait?
Au fait, intéressants tes rapprochements Carax-Godard-Bresson... Y a clairement une influence de ces grands maîtres dans le filmage de Carax: la composition du plan, les cadrages, l'importance du son (des murmures au chaos).
Quant au parallèle Carax-poètes (Baudelaire-Rimbaud), c'est effectivement frappant. Déjà, cela va sans dire, le titre de son deuxième film, "Mauvais sang", tiré d'un texte faisant partie d'"Une saison en enfer" (en tout cas, je l'ai compris comme ça mais je ne sais pas si Carax l'a clairement revendiqué...). Et puis des audaces, des tentatives de saisir "l'invisible", "l'inouï", "l'inconnu", comme chez Rimbaud... Par exemple, les flots de sang de Pola X ne sont pas trop éloignés (en plus glauques) du sang dont la terre est pleine au début de "Soleil et Chair " de Rimbaud... Y a clairement un côté sombre, voire apocalyptique dans certaines scènes de Pola X, qui aurait ravi selon moi le Rimbaud de certains poèmes inspirés par la Commune. Cela dit, Pola x montre à mon sens l'impasse, en tout cas le désespoir, qui peuvent être l'aboutissement non seulement de tentatives de saisir la vérité -Rimbaud s'est d'ailleurs toujours plus intéressé au problème de la vérité qu'à celui de la beauté- à travers la compagnie de miséreux, des gens "de l'autre côté de la vie" (cf. Céline), mais aussi des tentatives de déstabiliser la société à travers l'espèce de secte clairement violente avec laquelle Pierre vit un moment, jusqu'à ce qu'il saisisse le néant caché sous l'apparence de la force et qu'il décide d'en finir avec la société, l'amour, les rapports humains, en tuant le dernier représentant mâle de sa famille, détruisant ainsi son passé, son présent et son avenir ("Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine [...] j'ai appelé les bourreaux [...] Le malheur a été mon dieu" Rimbaud, dans Une saison en enfer)...
A la fin de Pola x, Pierre est bon pour la prison, et son monde mental est apparemment brisé, trouble, incertain... "Ambiguïté", certes ! Mais peut-être Pierre, après son aventure, "posséde la vérité dans une âme et un corps" (fin d'Une saison en enfer)... Cela, c'est à chacun de voir.
Au fait, ce qui est peut-être la plus belle scène de Pola x (la fôret avec le récit d'Isabelle), me semble plus baudelairien que Rimbaldien: la nuit, une fascinante sorcière-mendiante ("Adorable sorcière, aimes-tu les damnés ?" Baudelaire), la forêt...
Enfin, en tout cas, cher Victor, il faudrait, c'est vrai, se pencher sérieusement sur tout ça... J'ai pas vraiment le courage... Quelqu'un d'autre, please ?
Bye,
Aliocha

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