Cinématographe

envoyé par Aliocha le 09 juillet 2001 à 21:08:34:

en réponse à Re: beineix on carax envoyé par LaZlo. le 08 juillet 2001 à 17:15:52:

Avoir le sens des affaires et un minimum de sens du spectacle, si c'est ça être malin, ça te regarde. Oui, malin, enfin, ses films ne respirent quand même pas l'intelligence. Là, je parle de ses films en tant que réalisateur. Quant à ses productions, j'ai eu le courage un jour de voir à la tv "Taxi" et j'ai trouvé ça atroce. Ne parlons même pas de "Yamakasi" ou "Kiss of the dragon" ou encore "Taxi 2", où effectivement, il vaut mieux (comme je l'ai fait) carrément s'abstenir. Cela dit, même si je peux trouver ça pénible, par simple honnêteté, il m'arrive parfois de voir de très mauvais films pour être capable d'en parler... Mais c'est rare.
Ainsi, les films de Besson ne te génent pas ? Je ne sais vraiment pas quoi en penser. Pour moi, le simple fait que certains films existent constitue une insulte à l'art et à l'intelligence. Et pensant aimer l'art et, en toute modestie, ne me trouvant pas trop con, je me sens insulté. Enfin, c'est mon avis.
Carax, exigeant ? Moi, je dirais exigeant, certes, mais de toute façon, l'exigence dans l'art me semble une chose louable. Sinon, autant faire de la pub. Et puis, en quoi être exigeant poserait un problème dans le domaine artistique (rassure-moi, on parle bien d'art, là ?)? C'est la moindre des choses. Il faut faire un effort intellectuel pour lire Proust ou Joyce et ça ne me pose aucun problème. Bien sûr, l'effort sera moindre pour lire Pagnol, mais là aussi, ça ne me pose aucun problème. Non, le problème avec quelqu'un comme Besson (je reconnais que le cas Beineix est plus intéressant), c'est cette volonté de ne prendre aucun risque, de racoler en collant à son époque (il aurait été autrement plus courageux de faire "Le grand bleu", film planant, à l'époque de "Leon", et vice-versa), bref, de se contenter du minimum. Quant à Dreyer, après rectification, il me semble avoir entendu Besson l'évoquer brièvement, mais apparemment, vu son "Jeanne d'Arc" grotesque, il n'y a rien pigé ni sur le fond ni sur la forme. Quant à Dostoïevski, je suis quasi sûr que Besson n'a jamais ouvert un livre de ce génie de sa vie. J'sais pas, une intuition... On prend les paris ? En tout cas, il ne s'est jamais vanté d'avoir la moindre culture littéraire, ce qui, pour un cinéaste, me semble ahurissant.
Quant à "Amélie", tu trouves ça "regardable". Bon, c'est vrai qu'il y a quelques plans à sauver, mais tout de même, voilà un film qui ne prend jamais aucun risque, qui se contente de rassembler des éléments à la mode (Kassovitz, Jamel, le montage speed de la pub, la référence à Lady di...) et qui, quand il s'essaie à se frotter à des choses plus importantes, se casse les dents: j'ai jamais vu un regard aussi creux sur Renoir. Si on veut capturer l'essence de la beauté et de la sensibilité de Renoir -père et fils, d'ailleurs !-, il faut voir par exemple -paradoxe !- le sublime "Van Gogh" de Pialat à l'atmosphère digne du grand peintre impressionniste...
"Regardable", "Amélie"... Oui, comme une pub inoffensive qui caresse le spectateur dans le sens du poil du début à la fin, avec sentiments dégoulinants à tous les étages.
"Regardable"...
Je dis oui à Renoir et à Béla Tarr, mais je ne vois pas ce qu'un Jeunet apporte à l'histoire du cinéma.
Exagéré, ce que j'ai écrit ? Franchement, il ne me semble pas.
Bye,
Aliocha

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