bête,sale et méchant...

envoyé par LaZlo. le 17 juin 2001 à 20:54:52:

j'avais jamais rien lu d'aussi con...
Attention,c long,mal écrit,prétentieux et totalement inutile à lire...
n'empeche que c rageant...
Je ne me lasse pas de voir et revoir ses films ,en me disant que je n'ai rien vu ...
Lui ,d'un seul jet...a "tout compris"...
vraiment...

Inutile de "tourner autour du pot", Pola X est un film vraiment médiocre. Le dernier Carax est tour à tour insignifiant, ridicule, grotesque, merdeux, bête, grandiloquant. Et il vous horripile comme un Zulawski. Pola X se situe dans un espace temps où l'individu moderne - vous et moi - n'a pas sa place : si Léos Carax a adapté Herman Melville à l'époque contemporaine, le réalisateur signe un film précieux et suranné : les attitudes, le langage, les décors et les costumes sentent le XIXe à plein nez. Le cinéaste a enveloppé son film dans un romantisme ronflant et maniéré, teinté de nihilisme. Pierre (Guillaume Depardieu), jeune blondinet fadasse, a tout pour être heureux : un magnifique château en guise de demeure, une mère bien conservée (Catherine Deneuve), une jolie fiancée (Delphine Chuillot), un beau mariage en perspective et une carrière d'écrivain toute trâcée, son premier roman est déjà culte... Mais voilà que surgit des ténèbres, Isabelle (Katerina Golubeva), une jeune femme russe qui se dit être sa demi-soeur. Le bellâtre réalise tout d'un coup qu'il vit dans une cage dorée, un monde aseptisé qui se nourrit de mensonges et l'étouffe. Pierre laisse tout tomber et décide de partir à la recherche de la "vérité vraie" : il s'attelle à l'écriture d'un second roman qui parlera cette fois de son époque, l'auteur en herbe ne réussit qu'à entraîner dans sa chute, Isabelle et sa fiancée. L'échec du héros symbolise parfaitement celui de Carax, d'un cinéaste incapable de montrer comment vivent les gens aujourd'hui. Jusqu'à l'irruption d'Isabelle, Pola X est juste un film pas terrible avec des dialogues pas bons, des acteurs qui parlent sans se regarder comme dans le théâtre sérieux et des personnages qui se vouvoient et disent "Il va de soi" comme on lance "passe-moi le sel"... Cette histoire de chochottes est filmée dans des décors d'un autre âge où Pierre joue négligemment quelques notes au piano tout en conversant avec sa mère, le jeune éphèbe se balade la moitié du temps torse nu et fume comme le dernier des dandys, navigue d'un château à l'autre en fendant l'air avec sa moto. Tout est assez faux et sans intérêt, mais l'ensemble est regardable, supportable. Et puis, tout se gâte assez vite, Pola X est truffé de faux rebondissements qui entraînent le film dans un gouffre sans fond, dans le néant au lieu de relancer le récit : l'entrée en scène de Isabelle, les scènes avec le cousin, le décès de la petite fille, l'apparition du détective, l'enterrement de la mère, l'émission de télévision, les discussions secrètes avec le chef du squatt, la tentative de suicide, sont autant de fausses pistes, d'événements qui ne mènent nulle part. Comme dans cette scène où Pierre découvre finalement que la mystérieuse pièce du château est vide, le spectateur ouvre des portes qui ne contiennent rien, Carax nous "mène en bateau". Dans ce capharnaüm indigeste, ses choix de mise en scène apparaissent totalement superficels, et notamment le travail sur la photo : les contrastes de lumière entre les deux parties du film et cette sous-exposition pour la scène dans les bois, révèlent une esthétique bon marché. La mise en images de cette histoire qui se veut romanesque, est particulièrement mal inspirée, Pola X est une succession de clichés sur la création artistique, la déchéance est présentée comme le moteur de l'inspiration : le corps emmitouflé dans une couverture, Pierre passe ses journées à écrire fiévreusement à sa table. Carax souligne grossièrement le bruit du feutre qui parcourt le papier pour rappeler le bruissement de la plume utilisée au siècle dernier. Le tableau ne serait pas complet si la maladie ne venait frapper sa fiancée. Pola X réconcilie Musset et Zola. Les coiffures et costumes empruntés au XIXe prêtent également à rire : la permanente de Guillaume Depardieu et sa barbe folle frisent le grotesque. A la fin de Pola X, Pierre marche avec une cane et porte de grosses lunettes pour lire, il ne lui manque que la carte vermeille. Même ridicule dans le personnage de Katerina Golubeva, Carax lui a fait un look suicidaire à la Adèle H. L'actrice se balade pendant tout le film avec le visage cadavérique et la voix d'outre-tombe d'un fantôme... Pire, le réalisateur la fait parler "petit nègre", tout le film s'en trouve diminué à cause de ce parti pris imbécile. Ce Carax manque décidément de tout : d'intelligence, d'amour, de profondeur et d'esprit. Si Pola X n'était qu'un ratage total comme on en voit rarement dans une année, il n'y aurait pas de quoi s'enerver. L'ennui, c'est que ce film fait détester le cinéma et fait détester la vie. Qu'y a t-il à sauver de Pola X ? Rien. * "Pola X" est adapté du roman de Herman Melville, "Pierre ou les ambiguïtés", le scénario est signé Léos Carax, Lauren Sedofsky et Jean-Pol Fargeau.

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