en réponse à Re: je laisse un bout de texte ici ; peut-être il y a des frères, des soeurs, des gens enfin, pour dire si ça vaut la peine de le lire... merci si vous le lisez. Comme ça il vit encore, ce site ! envoyé par Jean-jacques le 02 décembre 2000 à 13:44:42:
(D'abord, merci pour la réponse.)
Ensuite...
D'accord,
On a un peu la même famille.
Le problème est que c'est pas des gens, mais des films.
S'il faut pas abandonner, c'est-à-dire tenter de dire ou montrer une vie vivante, qui donne du coeur à l'âme, de l'âme au coeur, il faut pas non plus jouer à être malheureux, à avoir pour famille que des grands noms.
On est heureux avec des gens qui nous ressemblent (parce que le thème de la soeur, c'est ça : trouver ne personne qui nous ressemble et qui, étant néanmoins une autre, nous offre une nouvelle part de nous-mêmes). Pas avec des gens morts. Ou loin.
Donc il faut créer sa propre famille. L'essai, c'est ça : profiter de l'élan de ces personnes qui croient pas à la publicité, à l'opposition entre bonheur et malheur, pour sauter à notre tour. Ailleurs.
Sans doute est-ce ça : "réaliser". Réaliser sa vie, avec une caméra pour élan, ou des mots pour élan, ou des personnes pour élan. Tout ça c'est pareil. On essaie. On y va.
p.s. : une phrase d'un ravissant essayiste, en ce sens de l'essai de réaliser une vie vivante, ni complètement figée, ni complètement chaotique :
"Avec le temps, aussi, on s'accommode de l'irréductible. C'est un grand remède."(Robert Musil).