l'humour léger, mademoiselle Balibar, les marteau-piqueurs et les boîtes à musiques

envoyé par popov le 20 février 2002 à 19:51:37:

D'Hal Hartley, je me souviens aussi de scènes légères, et naïves (comme celle dans Trust me, du pont : ose te jeter du pont que je t'attrappe... ).
Cet humour existe aussi dans les films des frères Podalydès, Dieu seul me voit, par exemple.
Comme ils sont fans de bédé, et plus précisément de ligne claire, comme l'ami Léos et son tintin orphelin, nous voilà amenés à Jeanne Balibar, héroïne irréelle et peu bavarde (ou souvent pour faire entendre son joli timbre et son phrasé lent pas comme l'époque : comme les oiseaux qui disent rien), de Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle) d'Arnaud Desplechin, de Va savoir, de Jacques Rivette, et du Stade de Wimbledon, de Mathieu Amalric.
Partout mademoiselle Balibar, devenue star, se balade sans enjeu. Doucement. Avec une grâce et une douceur de vivre qui font plaisir à voir (et entendre...).
Encore ça fait écho aux déambulations des héros de Tsaï Ming Liang (Et là-bas, quelle heure est-il ?), cinéaste romantique comme peu aujourd'hui, et d'autres cinéastes qui apaisent.

Ce qui est beau, alors, et musical, et dansé dans les pas qui comptent plus que les mots ou les destinations, c'est une légèreté qui se dégage, des couleurs comme chez Rivette, des parcours pleins de détours comme chez Tsaï Ming Liang, des douceurs de vivre sans voiler les trous, les troubles, comme chez les Podalydès. Des images qui ne règlent rien, juste se laissent voir telles des petites musiques. Comme, pour en revenir à Léos, juste les morceaux calmes d'Aphex Twin, entre les déferlements de marteau-piqueur des plages déjantées : là où Léos a beaucoup joué (surtout dans le sombre Pola X) les marteau-piqueur déjantés, il y a (et les derniers messages qui parlent de Bertrand Burgalat, agréablement le soulignent) beaucoup de plages de boîte à musique, entre le sombre : couleurs Tintin.

C'est pour ça qu'il y aurait beaucoup de bonheur à sortir de la salle après un film apaisé, sans combler les vides, dansé, et musical, jadis ambitionné par l'adolescent, pour longtemps - oh bonheur !- monsieur Dupondt (avec un d, un t ? J'ai oublié...). Oui ? Non ?
Quelle importance ? Vive les p'tites lignes de chance !

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