Alex, Pierre et Dave

envoyé par LaurentM le 06 février 2002 à 21:56:11:

en réponse à Sang d'encre envoyé par Aliocha le 06 février 2002 à 15:45:37:

L'attente du courrier, oui je sais, ou je crois comprendre ce que tu entends par là....
Sinon pour les rapprochements entre les courses d'Alex et Pierre oui...j'avais perçu cela aussi. Je ne sais pas pour toi mais lorsque j'ai vu Les Amants (après Mauvais Sang et Bmgirl) il y a une scène qui m'a profondément touché, et dont je me rappellerais toute ma vie... La scène où Denis Lavant suit son amour sa destinée (Juliette Binoche) sur le pont, filmé de dos, de trois quart en fait, la caméra est hésitante si mes souvenirs sont bons, Alex pense à son amour, marche derrière elle puis...se retourne brièvement vers la caméra. Comme pour signifier "viens à moi caméra, suit moi, filme moi, l'amour viendra à toi". Comme un clin d'oeil, un simple coup d'oeil à la caméra, juste pour rappeller où l'on est...et je trouve cela magnifique de s'investir autant dans son film, d'y mettre autant de soi...c'est très touchant.
D'ailleurs si les échos entre ses films sont évidents chez Carax (comme chez Kubrick) il y a quelque chose qui m'a toujours troublé, dis moi ce que tu en penses : Dans 2001, Shining et qqes autres scènes de ces autres films Kubrick filme souvent ses personnage de face, la caméra recule comme poussée, écrasé, par l'histoire, le personnage avance (cf le footing de Dave Bowman dans la pièce centrale de 2001, sous l'oeil de HAL) écrasé par le déroulement implacable des événements. Chez Carax, c'est l'inverse, Lavant souvent filmé de dos (notamment pour la scène dont je te parlais puis celle ou Pierre est dans la forêt...etc etc..), chez carax, les personnages filmés "tire" et crée au fur et à mesure l'histoire vers eux, se l'approprie.
Même si le procédé est inverse, j'y vois moi, des ressemblances fondamentales quant à l'approche général de leur cinéma et notamment des acteurs.
En fait je crois que la marque des "grands" cinéastes est ceux d'où se dégage une cohérence globale dans une oeuvre étalée dans le temps, des obsessions éternelles qui sont amenées à évoluer dans le temps et que l'on observe/filme selon ses variations....tout simplement mettre de soi dans ses films, et le cinéma de Carax, de Kubrick, nous apprenne beaucoup sur ce que sont dans la vie ces messieurs là...
Et pourquoi on est les seuls à parler de ça? Eh...les autres!!! Bougez vous un peu!
Au fait je ne sais pas si tu l'as lu (j'ai pris mon temps pour réfléchir) mais j'ai laissé une réponse plus bas sur notre conversation concernant A.I, un objet-filmique tellement ambigu qu'il m'a fallut un peu de temps....Vala!

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