Je viens de voir le "film qu'il faut allé voir" à savoir
"le gout des autres, et je suis franchement déçu.
Déçu parceque ce film ressemble exactement à ce que Agnés
Jaoui a tj voulu combattre : le cinéma tiède, sans prise
de position, outrageusement neutre. Puis subitement je
me suis rappellé de la petite phrase pertinente de
Michel Piccoli pendant le festival de cannes 99. Un
journaliste lui demandait, juste après la projection
(décevante pour tous le monde à ce moment là) de PolaX
assimilait ce film à un échec de cinéma et SURTOUT pour
le journaliste, un échec commercial. Piccoli répondit
grosso-modo :" on ne peut pas juger un film sur l'instant
mais uniquement sur sa pertinence au fil du temps. Ce film
'raté' est néanmoins le plus ambitieux du cinéma français
depuis des années". Et plus je repense aux films français
marquant de l'année 99... hormis 'Sombre' de Grandrieux
et justement PolaX...pas grand chose. On peut bien entendu
avoir été déçu ou non par ce film mais on pourra jamais
lui enlever sa démesure, ni l'ambition de Carax.
Pour en revenir au film " le gout des autres" qui n'est pas
mauvais en soi, on peut se demander ce qu'un film aussi
"consensuel" peut apporter au cinéma? De l'argent à sa
réalisatrice, certes, un bon moment de cinéma, certes,
mais au cinéma dans sa longévité??? Rien. Absolument rien.
Un bon film de plus parmis tant d'autres. Evidemment je
ne prétend pas que PolaX restera dans les mémoires; et le
gout des autres ne se conteste pas; parait-il, mais je
ne peut pas m'empêcher de penser qu'au sein de ce grand
film malade qu'est PolaX, certaines scènes valent dix milles
films comme celui de Jaoui/Bacri. Eux ont le gout des autres,
Carax à en commun avec quelqu'un des plus grands cinéastes
qui existe d'avoir avant toute chose le gout de soi.