Mauvais Sang


Nicolas de Staël, Ballet, 1952-1953,
National Gallery of Art, Washington.

 

Connexions

Qui ?

Polar nocturne autour d'un flacon de virus STBO, sombre histoire sanglante traversée par une étoile mystérieuse, Mauvais Sang est un film noir, rouge et blanc à la chorégraphie parfaite. Beau comme les films muets. Et puisque je fais les choses à l'envers, en voyant the Great Dictator, de Chaplin, l'autre soir, il m'a semblé retrouver des expressions, des regards d'Anna-Juliette Binoche chez Hannah-Paulette Goddard.

 

Mauvais Sang, c'est d'aileurs un film qui passe plus par le regard que par les mots. Le regard de la caméra de Leos Carax sur Juliette Binoche, Anna, à la grâce somnambule, qui traverse l'histoire, extrêmement absente et présente à la fois, imperturbable comète qui passe dans la vie d'Alex.

Anna et son regard silencieux.

 

"Un silence, ça n'est jamais silencieux : ça parle souvent plus que les mots. Et ça demande plus d'imagination. Les yeux sont essentiels dans le silence."

(interview de Juliette Binoche à propos de Bleu, Télérama hors-série "la Passion Kieslowski")

 

Mauvais Sang, c'est aussi Denis Lavant avec son agilité et sa force époustouflantes, magicien au visage de caoutchouc, les cheveux en bataille. Avec toujours des choses à l'intérieur. C'est Alex, qui veut trouver "l'amour qui va vite, très vite, mais qui dure toujours".

Et puis Marc, Hans et les autres, qui guident le film tout au long de cette drôle d'histoire, vers son issue fatale.