Courts Métrages

Leos Carax a réalisé deux courts métrages avant de se lancer dans des longs : en 1977, la Fille rêvée et en 1979, Strangulation Blues, pour lequel il a été remarqué au festival d'Hyères.

Strangulation Blues

Acteurs Principaux : Eric Frey, Anne Petit Lagrange
Leading Cast

Réalisateur : Léo Scarax
Director

Scénario : Léo Scarax
Script

Chef Opérateur : Bertrand Chatry
Director of Photography

Production : Les Films du Lagon Bleu

Format : 35mm - Couleur

Durée : 16'
Length

Catégorie : Fiction - Comédies et Drames
Category

Prix : Grand Prix du CM au festival du Jeune
Awards Cinéma International de Hyères 1981

Une nuit très parisienne. Paul joue à étrangler Colette parce qu'elle ne lui inspire pas un foutu plan de cinéma. Au petit matin, il prend la fuite parce que l'avenir est à ceux qui se lèvent tôt. Etait-il trop tard ? C'est encore trop tôt pour le dire.

A very Parisian night. Paul plays at strangling Colette because she doesn't inspire him a single, damn camera shot. Early in the morning, he takes flight because the future is for those who get up early. Was it too late ? It's too early to say.

Extérieur nuit.
Paul.
Une nuit très parisienne.
Pas du tout américaine.

Vous allez voir
Moteur.
Ce que vous allez voir.

Une vingtaine de minutes en noir et blanc de nuit.
Paul et Colette.
Un texte dit, murmuré très vite, une voix grave.
Paul part en voiture
Paul à côté de Colette
Colette avec une machine à écrire.
Paul allongé. Colette dort.
Les filles ne dorment jamais de la même façon
Tout dépend du garçon...

Paul étrangle Colette.
Paul se réveille. Croit avoir tué Colette.
Part en voiture.
Colette se réveille. Voit Paul partir.
Paul dans la voiture.

Coupez.

FIN.
DE TOUT.

 

Sans Titre 1997

En 1997, à la demande des organisateurs du Festival de Cannes, il a présenté un court métrage, sans titre, ainsi décrit par le Monde (9 mai 1997):

La lettre ouverte de Léos Carax où " le ciné donne de ses nouvelles "

QU'EST DEVENU Léos Carax ? Depuis Les Amants du Pont-Neuf (1991), ceux qui l'aiment se faisaient du mauvais sang. Parmi eux, le Festival de Cannes, qui lui a demandé " un film court, comme une lettre adressée au Festival dans laquelle le ciné donnerait de ses nouvelles ". La réponse du réalisateur - fulgurance de huit minutes trente-sept secondes dépourvue de titre - rassure d'abord parce qu'elle témoigne de la puissance intacte d'un créateur qui allie virtuosité, mystère et émotion intime en un montage époustouflant qui entremêle l'histoire du cinéma et celle du cinéaste.

Sans qu'on ait le temps d'identifier des images qui jaillissent dans un déchaînement que souligne en contrepoint une bande-son très dissonante, quelque chose prend forme ici qui partirait d'une danseuse des Frères Lumière, pour aboutir au prochain film du réalisateur, dont on aperçoit les principaux interprètes (Katerina Golubeva, Guillaume Depardieu, Catherine Deneuve). En cours de route, on aura vu une salle applaudir à tout rompre, des enfants fuir apeurés (La Nuit du chasseur, de Charles Laughton ), le sexe d'une femme s'échancrer sous l'action du feu (L'Origine du monde, de Gustave Courbet), et des bombes s'écraser sur la Terre. Histoire du cinéma, peut-être, et portrait de l'artiste d'autant plus inquiétant qu'on y perçoit une immense solitude. Carax, en somme.